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La fille du sultan

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Message  Prince de Dité Sam 6 Sep - 19:24

Il y avait en Israël une fille si belle que les hommes mouraient pour son regard avec délice, qu'un seul mot d'elle valait bien une bénédiction d'Allah, et que son silence précédait la mort de l'impudent ayant osé lui adresser la parole. Elle avait pour nom Antalya.

Elle était fille du Sultan Ali Ben Barka, et promise comme cadeau d'alliance stratégique au roi Jean II du Portugal. Elle avait depuis longtemps accepté ce destin, qui s'était d'ailleurs noué à son insu bien avant sa naissance...

Elle avait grandi entre les ors et les soies fines du palais du Sultan, entouré d'une garde et d'une cour d'honneur, dans une prison dorée où tout était facile autant que factice.

Un jour, le Sultan envoya son fidèle subordonné au marché aux esclaves, pour remplacer les trois hommes que le temps avait fauchés. Le commis mit longtemps à choisir les nouveaux esclaves, puis il revint avec trois beaux et jeunes hommes: le premier avait été capturé par des pirates en Méditerranée, et vendu à Dimitrios, le marchand d'esclaves. Il disait être Turc, mais ses traits démontraient plutôt une appartenance Européenne, sans doute Espagnole...

Le second était un déserteur de l'armée, qui avait accepté le servage pour échapper à la mort. Entendant cela, le Sultan lui demanda: "Es-tu sur d'avoir fait le bon choix?"

Le troisième était un juif capturé par Dimitrios en terre Israélienne.

Le Sultan affecta les deux derniers aux cuisines, et retint le premier, qui disait s'appeler Ali Acta pour son service personnel. Il devait reconnaître plus tard qu'il lui aurait mieux valu offrir sa main droite à Allah que confier sa vie à ce chien.

Pourtant, tout avait très bien commencé. Le Sultan ne tarissait point d'éloges sur son serviteur: obéissant, serviable, efficace et discret étaient les mots qui revenaient le plus dans sa bouche lorsque quelque aventurier de passage au palais le questionnait sur son esclave.

Mais un jour qu'il était parti chercher de l'eau pour le bain de son maître, Ali Acta entendit une douce voix sortir d'une des fenêtres du palais. Levant les yeux, il aperçût furtivement, dans un frôlement d'étoffes, le visage d'Antalya. Perdue dans sa complainte, elle ne remarqua pas ce jeune esclave.

Lorsqu'il revint auprès de son maître, Ali Acta chassa de sa mémoire jusqu'au contours mêmes du visage de la femme qu'il avait entr'aperçue. Il se fit aussi serviable et discret qu'à l'ordinaire.

Pourtant, une semaine plus tard, alors qu'il se promenait en compagnie de son maître dans les jardins luxuriants du palais, Ali Acta entendit la même complainte sourdre d'une des fenêtres. Il leva rapidement les yeux, et la même femme s'y offrit.

L'image s'imprima sur sa rétine pour ne plus en bouger. Nuit et jour il songeait à elle. Nuit et jour il souffrait de ne l'avoir pas à ses côtés. En traînant du côté des cuisines, il glana quelques informations: elle était la fille unique du Sultan, elle vivait recluse dans le palais... et elle était promise.

Cette dernière nouvelle le terrassa. Le voyant si abattu, Ehud, le déserteur, lui proposa de passer un message, voir même, d'organiser une entrevue...

Ali sauta sur l'occasion, et la rencontre fut planifiée pour le lendemain soir, au lever de la lune. Une fois son maître endormi, il quitta la chambre à tâtons, et marcha jusqu'aux cuisines. Là, Ehud et deux anciens esclaves l'attendaient. L'un d'eux se nommait Afonso et était le serviteur personnel d'Antalya.

Pendant que sa maîtresse se préparait, avec l'aide précieuse de ses servantes, à aller se coucher, Afonso frappa à la porte, demandant à introduire un jeune homme. Intriguée, Antalya accepta, et entra Ali.

Elle le reconnut tout de suite:

"Tu es le serviteur de mon père. Un Espagnol qui se fait passer pour un Turc. Un homme qui n'a même pas le courage d'assumer qui il est. Tu n'est que de la valetaille et tu voudrais que je t'écoute? Estimes-toi heureux d'être présent ici. Sache qu'un seul ronflement de ma narine suffit à démolir le couvent des Chrétiens, à démolir les remparts d'Israël, et tu voudrais que je t'écoute? Pauvre chien! Vas-t-en!!"

A ses mots, Ali ne se sentit plus de rage: les yeux pleins d'une colère froide, il lui assena cette sentence:

"Puisque je ne peux vous avoir dans cette vie, l'autre nous réunira."

Puis, prenant la princesse à bras le corps, il courut jusqu'à la fenêtre qui céda sous leur poids, et ils s'empalèrent sur les grilles de la porte du palais, éclaboussant de sang les quelques passants qui traînaient encore dans la rue à cette heure tardive...
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